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Luron, lascar, loustic
Exposition collective
Longue vue, L’Île-Saint-Denis, 2022
Cur. Louise Aleksiejew
Avec le soutien de la Mairie de L’Île-Saint-Denis

Au début de l’histoire, avant que ne commence l’aventure, celle qui consiste à s’échapper de la bulle domestique pour explorer le monde, le sauver d’une fin certaine et résoudre au passage sa propre crise existentielle, il y a le personnage. Dans notre cas, les personnages.

Les personnages de notre histoire ne sont pas très efficaces. Luron, lascar, loustic, autant de mots pour désigner des individus sans identité, déterminés seulement par leur énergie, leur ruse, leur humour – des qualités qui pourraient leur être bien utiles au moment de franchir le pas pour se lancer dans la grande épopée qui les rendra fameux jusqu’à la fin des temps et les accomplira en tant qu’êtres humains… Seulement voilà, nos personnages, l’aventure, elle ne les intéresse pas. La célébrité leur importe peu. Des êtres humains, on ne sait même pas tout à fait s’ils en sont.

Luron, lascar, loustic préfèrent végéter au soleil. Attendre que le temps passe. Faire les idiots. Contorsionner leurs corps élastiques. Jouer à celui qui tiendra le plus longtemps. Le tout avec énergie, ruse, humour.

A travers cette exposition, Louise Aleksiejew explore l’idée d’un contre-récit : les personnages en céramique de Clément Garcia-Le Gouez, Ellande Jaureguiberry et Antoine Medes mobilisés n’ont pas de quête à accomplir, sinon leur propre présence au monde. Les enjeux traditionnels de la narration se retournent, au profit d’un moment simple et sincère consacré à la détente, au plaisir, à l’amitié. Un rideau visible de jour, réalisé par Louise Aleksiejew, archive un hypothétique épisode de jeu entre les comparses, finalement aussi légitime à entrer dans les mémoires que les grandes batailles de la Tapisserie de Bayeux.





Louise Aleksiejew, Luron, lascar, loustic
T
issu, fil, environ 280 x 400 cm, 2022