La série Home sick home déploie des représentations de l’espace domestique envisagé comme un lieu
simultanément physique, mental et numérique. Loin du stéréotype binaire du foyer soit chaleureux, soit
violent, elle cherche à explorer les contradictions qui sous-tendent ce microcosme. Lieu de repli, la maison est aussi bien source de confort et réconfort que d’anxiété : les habitudes qui en font un espace
sécurisant peuvent aussi enfermer, menacer, réduire les corps et les pensées dans des troubles
comportementaux. Si elle permet de se retirer de l’agitation du monde extérieur, elle nécessite parfois
d’y ménager d’autres cachettes pour se retirer également du monde intérieur, tels que des tiroirs et
placards, aussi bien réels que figurés. Elle agit enfin comme une écluse entre public et privé, selon ce qu’on choisit d’y laisser entrer et sortir, entre invitation et isolation.